Chapitre 5 : Ami et Ennemi

Aux pieds boisés des montagne bordant la vallée, des préparatifs tranquilles ont lieu. Dans l’humidité montant du sol en volutes suite à une récente averse, on construit. Un grand dôme argenté est en train d’être érigé, des grues montant une section en réponse à des ordres aboyés. Les militaires, semblent ils, n’ont pas été pris par surprise. Ils se sont préparés pour ce jour avec des matériaux de construction, et ont rapidement fini la construction d’un dôme avec des bras de l’armée assignés à cette tâche. L’architecture du dôme en est une dessinée d’après les restes de sites sur la Lune et Mars, et assez grand pour contenir sa propre atmosphère pour le confort de ses habitants. Cependant, ils seraient surpris d’apprendre qu’un second dôme a été construit sur le lieu, qui n’est pas habité uniquement par des humains, et encore moins par l’armée.

Le Général Flood s’impatiente, une veine palpitant sur son cou de taureau. « Je voulais que ce soit fini hier! On doit s’attendre à voir des vagabonds arriver, et je serai maudit s’ils nous trouvent dehors! » Son compagnon qui n’est pas un officier, le Sergent Hammond, se dépêche pour rattraper le général. Plus petit et maigre de constitution, il lève les yeux vers le général et dit d’une voix inquiète, « Monsieur, je n’ai pas encore pu avoir ma femme et mes enfants. Personne n’a pu. » Le général répond brusquement. « Je vous ai dit que cela devrait attendre! On a des problèmes autrement plus sérieux que cela en ce moment. »

Comme ils continuent de marcher vers le chantier, un autre couple émerge du bosquet d’arbre. Jonah porte un jean et une chemise blanche usée jusqu’au fil par les lessives, ses bottes poussiéreuses et sa chevelure ébouriffée attestant de son dédain des apparences. Il est debout à côté d’un grand Zêta dont le corps fin comme un pieu et les bras effilés sont presque choquants vus à côté du séduisant Jonah. Le Zêta fait des gestes en direction des militaires qui s’éloignent, le visage tourné vers Jonah, communiquant en silence. Jonah répond, « Ils l’ont volé à un contacté, ils l’ont torturé pour cela. Mais ils n’auront pas beaucoup plus que la forme. Ce n’est pas comme chez nous. » Le Zêta met sa main sur l’épaule de Jonah, et jetant un regard à la volée, Jonah répond en guise d’acquiescement, « Ouais, je sais, avant que nous ne soyons repérés et suivis ». Là dessus, ils s’élèvent tous deux dans les airs d’environ un mètre et s’en retournent comme en flottant loin de ce qu’ils ont vu.

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Jonah et son compagnon Zêta marchent dans la brume, sortant des arbres qui entourent une clairière naturelle. Jonah explique, « Les blessés que tu as amenés n’ont pas pris de repos et ils veulent aider à la tâche, ils demandent une fonction. » Nous voyons qu’ils marchent vers un grand dôme argenté, vers le sas d’entrée au niveau du sol sur un côté. Auprès de ce coin il y a plusieurs Zêtas maigres, transportant des blessés ou aidant les plus faibles à marcher pour entrer dans le dôme depuis un vaisseau gris mat en forme de soucoupe en suspension à quelques mètres du sol. Ceux qui ne peuvent pas marcher sont transportés en lévitation, leur corps allongé flottant sur le côté d’un Zêta, qui en marchant est apparemment responsable de la lévitation et du transport.

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Billy est au dehors en train de récolter des pommes de terre dans un champ derrière le campement. Il fait sombre comme à l’aube naissante, les arbres se découpent crûment sur le ciel gris. Leurs feuilles sont toutes tombées, mais non comme en automne quand elles prennent des couleurs avant de se détacher alors que celles qui restent sont encore vertes. Billy gratte et hache la terre avec une petite binette et un outil pour creuser, retournant la terre à la recherche de pommes de terre. Il a un sac en tissu posé à côté de lui sur le sol, tout bosselé des pommes de terre qu’il a trouvées. Il est poussiéreux et franchement sale en certains endroit, autant de ce qu’il travaille que de ce qu’il ce baigne rarement. Billy a le visage solennel et triste, et il fronce légèrement les sourcils.

Billy tombe à genoux pour creuser avec les mains, sans remarquer qu’il n’est plus seul. Soudain il remarque un pied de Zêta, massif pour avoir évolué ainsi depuis des lustres afin de compenser la force de gravité, et les jambes maigres qui le surplombent. Le pied semble botté dans un matériau gris sans couture. Billy voit le pied et se fige, mais ne semble pas concerné. Il se met à l’aise en position assise, allongeant les jambes devant lui et regarde en l’air, en plissant des yeux. Le Zêta tient une fiole fermée par un bouchon, en verre fumé de couleur. Les doigts longs et élégants du Zêta sont enroulés autour de la fiole, maintenue par une apparence de pouce, une bosse là où devrait être un pouce.

Billy commence à parler au Zêta comme s’il avait fait cela toute sa vie, comme si la scène n’avait rien d’anormal. Il se lâche, d’une voix naturelle et calme, exactement comme s’il parlait à un membre de sa famille en qui il a confiance, disant rapidement et avec ardeur, « Elle ne veut plus parler à personne. » Disant cela, les larmes lui montent aux yeux. Il continue, avec maintenant un tremblement de voix, « Elle me fixe comme si elle ne me voyait pas. » Sa respiration s’accélère comme s’il était sur le point d’éclater en sanglots, et les larmes commencent à couler sur son visage. « Je lui ai demandé de venir avec moi pour creuser, comme ça on aurait pu sauter par dessus les cailloux comme avant, et elle a même rien dit. Rien! »

Billy essuie les larmes de ses joues avec la paume de sa main, secouant soudain la tête puis la relevant pour présenter un regard clair au Zêta. Il y a un moment de silence et de toute évidence il écoute attentivement quelque chose. Finalement, Billy dit, « Bon, d’accord, tout d’un trait, tu dis, comme un verre d’eau? » Disant cela il jette un regard à la fiole et tend la main pour la prendre. Il sourit faiblement à travers ses larmes grises de poussière, regardant brièvement le Zêta en faisant cela, en guise de remerciement.

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Bien qu’il soit midi, il fait encore sombre, comme lors d’une aube très nuageuse. Martha trie le linge, cherchant les vêtements à raccommoder, assise sur une chaise en plein air, le linge éparpillé devant elle en petits tas sur le sol. Ses deux enfants sont derrière elle dans l’herbe, Billy apportant à Tammy ce qui semble être un verre d’eau. Elle tend faiblement une main, et il se sert en plus de sa propre main pour tenir le verre quand elle le soulève.

Les problèmes de manque de nourriture et de qu’est-ce que nous allons manger sont apparus continuellement ces derniers temps, rendant créatif en cuisine. Martha prépare ce que Rouge et elle pensent bon à manger, et les autres n’ont pas à poser de questions. Cela a inclus des éléments de nourriture atypiques comme des vers de terre ramassés dans l’herbe trempée de la dernière pluie et des opossums attrapés par Rouge car ils bougeaient lentement, tout comme des herbes comestibles. Gros Tom avance à grands pas pour parler à sa femme, s’accroupissant devant elle afin de parler face à face. « Nous sommes à sec, complètement à sec, et il y a aussi de moins en moins de conserves. »

Martha ne semble pas perturbée, car Rouge et elle ont remarqué la chose bien avant les autres. Elle continue de raccommoder malgré tout cela sans perdre son point, bien qu’elle lève les yeux pour regarder son mari en face afin de lui faire comprendre qu’elle l’a entendu. Elle sourit, « Rouge ramène des opossums et j’ai fait une soupe très spéciale ce soir. Tu verras, c’est très bon. » Gros Tom fait une pause, puis se relève. « Une soupe spéciale? » Martha commence à prendre le linge de l’un des tas, pour le plier sur ses genoux comme si elle était prête à partir, et dit, « Ne t’inquiète pas, tu trouveras ça très bon. »

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C’est l’heure du souper dans le campement, où le groupe s’est rassemblé autour d’un feu de camp qui luit faiblement au milieu des tentes de fortune. Martha sert des louches de soupe, tendant les bols à chacun les uns après les autres car ils se présentent tour à tour. Certains membres du groupe mangent avec cœur, d’autres reniflent et demandent, « Qu’est-ce que c’est? » mais n’ont ni réponse ni de signe de tête de la part de Martha. Tout le monde finit par manger. Billy tend un bol à sa grande sœur, qui est assise sans bouger et inexpressive un peu plus loin. Elle dit, « Merci » et commence à manger comme un automate. Marcha a cessé de plonger sa louche, elle tient celle-ci droite en l’air, et les larmes lui montent aux yeux. Elle se reprend, inspire profondément en essayant de masquer l’émotion dans sa voix, et dit, « Quelqu’un en veut encore? » Tammy jette un œil à son frère et glousse, tous deux inconscients de l’émotion qui secoue par vagues leur paisible mère sur qui l’on peut toujours compter.

Len et Gros Tom discutent aussi, et maintenant Len élève légèrement la voix. « On raconte beaucoup de choses à propos de ces camps. On a vu des camions arriver régulièrement juste avant les cataclysmes. » Gros Tom est à présent intrigué. « Peut-être qu’on devrait faire une virée tous les deux et voir ce qu’il en est. » Adorant toujours les bons sujets de potin, Len continue. « Souvent, souvent, et quelque fois tous les jours! Jed n’est pas le seul à l’avoir observé non plus, il y en a plein qui l’ont vu aussi. » Il sauce un peu de soupe avec un bout de pain, et après en avoir mordu un morceau, avec un grand sérieux, « Je te dis qu’ils ont un camp là bas, qu’ils ont des vivres, et c’est là qu’on devrait aller. » Ce qu’ils trouveront là bas ne sera cependant pas un chaleureux accueil, mais un interrogatoire.

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Traversant un champ à ciel ouvert, Gros Tom, Len, Herman et Jane, qui a insisté sur la nécessité d’une présence féminine, marchent péniblement sous les nuages bas. Ils ont des sacs à dos ou des besaces de toile sur les épaules, des bottes et des vestes ouvertes, et ils portent leurs vêtements sur eux plutôt que dans des valises.

Jane est à la queue, bien que suivant Len qui est en fait le plus lent. Elle fait cela sans y attacher d’importance, le redressant de temps en temps quand il perd l’équilibre en mettant une main sur son sac à dos, à son insu. C’est une personne qui a bon cœur, et elle voit que ce vieillard est affaibli, et qu’il fait des efforts pour ne pas le montrer. Len montre du doigt une brèche dans la colline qui a surgi devant eux. « Là bas, ils sont montés avec leur engins et ils ont complètement disparu entre ces coteaux. Il n’y a rien là bas à ce qu’on en sait, et les panneaux disent ‘Propriété Privée’ . »

Une sentinelle sur le sommet de la colline regarde les quatre marcheurs qui avancent péniblement dans sa direction. Il attrape son portable et parle tout bas. « Des arrivants, à 4 heures. » Le groupe s’approche d’une fente dans la colline, bordée d’arbres des deux côtés. Len parle avec animation, faisant de grands gestes avec les bras dans telle ou telle direction, en décrivant ce que lui ou d’autres ont vu de loin. Jane regarde lentement de chaque côté, scrutant la forêt clairsemée qu’ils approchent avec un regard à demi curieux. Soudain Jane se fige, sa main s’élevant en direction des bois qu’ils voient rapidement approcher, son cri d’avertissement coincé dans la gorge alors que celui des militaire éclate. « Halte là! Halte ou on tire! Qui êtes vous. »

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Le seul meuble de la grande pièce dépouillée est une table, partout la lumière est faible sauf au centre de la pièce au-dessus de la table. Les quatre compagnons pénètrent en chancelant dans la pièce, jetant un œil par-dessus leurs épaules, plus inquiets de ce qui se trouve derrière eux que de ce qu’il y a devant. Le Général Flood sort de l’ombre du côté opposé où ils sont entrés. « Qui vous a amené ici? Ces installations ne sont pas sur la carte! Qui vous a amené ici? » Sa voix est ferme et les questions posées comme s’il ne s’attendait pas à de la résistance. Len fait semblant de se tortiller et les autres lui lancent un regard. « Eh bien Monsieur, je travaillais pour l’armée avant et .. » à ce moment il est violemment interrompu par le Général Flood qui dit, « Venez en au fait! Qui vous a amené ici! » Len avale sa salive et dit, « Moi. »

Gros Tom et Jane ont été emmenés dans une autre salle d’interrogatoire par un groupe de militaires en bras de chemise, les manches roulées au-dessus du coude, les cravates défaites et le col de chemise ouvert. Cette pièce est petite et étroite, de sorte que les militaires sont littéralement collés aux visages de ceux qu’ils questionnent. Gros Tom et Jane sont interrogés avec acharnement et les questions martelées sont destinées à les démonter. Les questions sont larges. « Combien êtes vous dans votre groupe? » « Où dites vous que vous étiez quand c’est arrivé? » « Herman, c’est qui? » Gros Tom essaie de répondre aux questions comme si elles étaient factuelles, sans chercher à comprendre, alors que Jane comprend intuitivement qu’ils essaient de leur faire perdre leur sang froid. Elle est calme, et finalement parle, disant d’une voix claire et tranquille, « Combien de temps pensez vous qu’il faudra avant que toute la ville n’arrive? Qu’est ce que vous ferez d’eux? » Sa question fait taire les inquisiteurs, car elle a bien vu ce qui les fait paniquer au delà de leur bravade.

Finalement autorisés à sortir dans la cour du camp, Gros Tom et Jane sortent d’une porte pour rejoindre Herman et Len. Ils se tiennent debout serrés les uns contre les autres, dans l’attente, au milieu d’un complexe de huttes aux couleurs ternes. Ils vérifient entre eux ce qu’on leur a demandé et ce qu’ils ont dit. Le Général Flood et son attaché toujours présent, le Sergent Hammond, sont sur le côté, écoutant le rapport des interrogateurs, le Colonel Cage en faisant partie. Le Colonel secoue vaguement la tête en arrivant vers le groupe, indiquant que c’est un échec. Le Général Flood rapporte, « Ca ne fait rien, le petit rat a craqué. Il a vu ce qu’on avait fait au Vietnam, et on lui a dit qu’on allait lui couper les couilles et lui mettre les boyaux à l’air. Il a vu des tas de choses comme ça là bas et il a craqué. Ils viennent de la ferme Simpson, un peu au nord d’ici. » Le Général fait une pause, puis dit, « Assurez-vous qu’ils n’ont pas été suivis. » et il fait brutalement demi-tour pour s’en aller, leur laissant délibérément des ordres ambigus.

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Un Gros Tom abattu, Jane et leur garde rapprochée retournent à la ferme, reprenant dans l’autre sens le chemin pris pour atteindre le camp. Le chemin suit une vallée étroite entre des collines moutonnantes. Ils marchent en file indienne. La demi douzaine de militaires portent des armes automatiques, négligemment pointées vers le bas et sur le côté pendant qu’ils marchent mais cependant prêtes à l’usage. Big Tom ouvre la marche, et il avance lentement, essayant de réfléchir comment fuir ou les bloquer, car il ne veut pas les ramener à sa famille. Le soldat derrière lui le pousse, le faisant légèrement chanceler. Le Colonel Cage, qui marchait derrière Jane, arrive rapidement pour réprimander le soldat en un bref aparté, et commence à marcher côte à côte avec Gros Tom.

Le Colonel Cage accélère l’allure pour mettre un peu de distance entre eux et les autres, et commence à parler calmement avec Gros Tom. « Y a-t-il un coin tranquille un peu plus loin où l’on pourrait faire une halte? » La proposition n’échappe pas à Gros Tom, qui a jaugé le Colonel comme un homme bon, et après un moment de réflexion, il dit, « Au ruisseau en haut là bas. C’est … » La conversation est interrompue, le Colonel Cage tourne violemment la tête de tous les côtés, entendant un son léger mais familier, et immédiatement se précipite en arrière vers la file. Il court rapidement vers les hommes qui le suivent, lui et Gros Tom. « Où est elle! »

Sa question reçoit une froide réponse du regard, mais comme Jane et deux des soldats ont disparu, le Colonel a compris. Il continue à rebrousser chemin, augmentant l’allure, et aperçoit bientôt ce qu’il craignait. Derrière un bosquet, Jane se défend contre un des hommes qui essaie de lui arracher sa culotte, tandis que l’autre homme tient l’arme automatique avec désinvolture, observant la scène appuyé contre un arbre. L’homme au pistolet retourne la tête, et voit le Colonel Cage qui court vers eux. Le violeur repousse Jane et réajuste rapidement son pantalon à la volée, essayant de cacher ce qu’il s’apprêtait à faire. L’homme au pistolet sort son pistolet et tire sur Jane, qui chancèle vers l’arrière, avec au visage un petit éclat fait par l’arme automatique. « Elle essayait de s’échapper. »
Atteignant enfin le lieu du drame, le Colonel cage arrache le pistolet des mains de l’homme qui le tenait, baisse celui-ci, et sans sommation, tire dans le ventre de l’homme, retournant rapidement l’arme pour faire la même chose au violeur. Alors que les deux hommes se tordent de douleur au sol, à l’agonie, le Colonel Cage se dirige vers Jane, comprenant d’un seul regard qu’elle est définitivement morte car elle a la tête explosée. Il tourne les talons et il retourne à grands pas de là où il vient, le visage très tendu et un film de sueur sur sa figure blanche. Il respire fort, du fait de sa course et de l’adrénaline, et il se passe les doigts dans les cheveux, d’avant en arrière, les peignant en rejoignant à grands pas la file des homme qui l’attendent. « Allons-y ».

Gros Tom attend avec un regard anxieux en voyant le Colonel Cage marcher à grandes enjambées pour le rejoindre à l’avant. « Ils sont tous morts, c’est fini. »

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A la ferme, les femmes font la lessive sur quelques pierres le long du ruisseau. Netty est hargneuse envers Cathy, qui est assise à l’arrière et plonge à peine sa part de linge dans l’eau, comme si elle espérait qu’on vienne l’aider. « Je ne vais pas le faire à ta place cette fois. Secoue toi, c’est cela ou vivre dans la crasse. » Clara frotte vigoureusement, un air inquiet sur le visage. Finalement, elle s’accroupit et dit à Martha, « Crois tu qu’on les reverra jamais? » Martha jette un œil par dessus son épaule et voyant ses enfants jouer le long du lit du cours d’eau derrière elles, hors de portée de voix, dit, « Gros Tom connaît le coin et Len sait comment leur parler. » Elle n’a pas répondu à la question, mais on voit sur son visage qu’elle aussi est inquiète et qu’elle essaie seulement de faire bonne figure.

Soudain Tammy crie, « Papa! ». Tammy court et Billy saute sur ses pieds pour la suivre. Gros Tom et le Colonel Cage sortent des bois, suivis par les trois soldats qui restent. Les femmes se sont mises debout, alors que Gros Tom avance vers Martha le visage sombre. Martha dit, jetant un regard derrière lui et reposant ses yeux dans les siens rapidement, « Où sont Jane et les autres? » Un visage grave est sa réponse et elle lève rapidement une main à la bouche, et lance un calme « Oh, non! » Clara est la seconde à arriver, et elle se tient juste derrière Martha avec un visage anxieux. « Où est Len? Où sont ils! Pour l’amour de Dieu, dis moi ce qui s’est passé! »

Gros Tom met sa main gauche sur son épaule et dit, « Ils vont bien, bien, ne t’énerve pas. Ils sont restés en arrière et ils vont tous bien. » Martha appuie son visage contre l’épaule de son mari, mordant sa lèvre inférieure qui tremble et luttant contre les larmes, essayant de déguiser son chagrin au reste des femmes et à ses enfants en faisant semblant de vouloir serrer son mari et montrer sa joie de le revoir.