Chapitre 3 : Le Passage

Gros Tom a sa boite à outils ouverte auprès de la palissade et il est en train de réparer. Sa jeep se trouve plusieurs mètres au loin sur le dur, car le troupeau a tendance à marcher le long des palissades, créant des ornières profondes bien cachées par les herbes hautes. Comme beaucoup de propriétaire de ranch, Gros Tom avait tendance à prendre soin de son matériel plus que de lui-même. Le troupeau commence à piétiner et à meugler, des groupes commencent à décamper dans telle ou telle direction, puis changent d’avis et s’emballent vers un autre endroit. Certains groupes se précipitent même les uns sur les autres, comme dans une débandade non dirigée. Les bêtes sont alarmées voire déboussolées, et reçoivent un signal que Gros Tom n’entend pas. Enfin il le perçoit, un grondement sourd en provenance de la Terre, à peine perceptible au premier abord. Mais le gémissement continue, montant et descendant mais ne cessant pas, comme si la Terre était au supplice.

Gros Tom pâlit, laisse tomber ses outils, les laissant là où ils sont sur le sol et rejoint sa jeep en trébuchant. Il démarre comme un fou, ne fermant même pas sa portière avant d’avoir atteint la route poussiéreuse.

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Gros Tom dérape dans l’allée, fait crisser les freins et marche précipitamment vers la maison. Il se précipite sur le téléphone. Martha dit, « Tu ne pourras pas. Je n’arrive pas à joindre personne, personne n’arrive à joindre qui que ce soit. » Elle est calme, sa fillette couchée sur le ventre et elle assise sur une chaise de la cuisine, une bière à la main. Gros Tom et elle échangent un long regard, sans parler. Finalement, Gros Tom rompt le silence. « Ca me fait envie, je crois que je vais m’en prendre une. »

Rouge arrive dans le cuisine et annonce qu’il a approvisionné le hangar anticyclonique. Il a son aide Billy sur les talons, qui part se laver les mains. Il s’est frotté les mains, mais en les regardant, il voit qu’elle sont sales. Billy lance un regard à sa mère et retourne à l’évier, sans réaliser qu’il se passe quelque chose de plus sérieux que de se faire rappeler à l’ordre. Des coups frappés avec bruit à la porte d’entrée arrêtent Gros Tom dans son élan de s’installer confortablement sur le fauteuil de bois familier dans lequel il vient de se laisser tomber et il a un mouvement de recul pour aller y répondre, ce curieux de Billy à ses talons.

Danny est sur le pas de la porte, le visage strié de poussière par la sueur qui dégouline, le reste du quatuor resté près des voitures dans l’allée. « Salut, auriez vous un peu d’essence à vendre, les pompes ne semblent pas ouvertes. » Gros Tom, jaugeant ses visiteurs et voyant qu’ils ne sont pas menaçants, se permet de prendre quelques infos pour se soulager. « Pas étonnant. Jed a probablement déjà emmené sa meute avec lui dans les montagnes, il parlait de la fin du monde et il se figure sans doute que c’est l’heure. » Danny ne répond pas pendant quelques minutes, le bruit des insectes chantant au soleil alourdissant le silence entre les deux hommes. « Bon, est-ce que c’est le cas? »

Gros Tom s’avance vers les deux couples maintenant sous le porche. « Cela peut aussi être le mauvais sort, les journées sont déjà chaudes et cela ne semble pas vouloir s’arrêter. » Au rappel du temps, Danny regarde sa montre et suffoque. « Mon Dieu, c’est presque minuit! »

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Ce qui semble être des jours entiers a passé, et le long couchant qui n’en finit pas ainsi que la chaleur accumulée fatiguent le groupe. Sombres et concentrés sur le drame qui se joue sur la scène du monde, qu’ils sentent bien tous se terminer bientôt, les adultes se comportent civilement, ne voulant pas rajouter à leurs problèmes. Les hommes sont calmes, regardant par la fenêtre comme s’ils s’attendaient à ce quelque chose arrive. Les femmes épluchent les pommes de terre et aident Martha dans son raccommodage, bavardant de tout et rien pour empêcher que les enfants ne réalisent la gravité de la situation.

Tout le monde est en short, recouvert d’un film de sueur apparent, mais personne ne se plaint de la chaleur ni ne s’en soucie à part Cathy qui est au bord de pleurnicher, une continuelle expression d’exaspération sur le visage. Cathy est en passe d’être adulte, mais fait des petits bruits frustrés quand les tiroirs ne s’ouvrent pas facilement ou que quelque chose n’est pas là où elle pense dans les toilettes. Finalement, elle regarde avec insistance Danny mais il a l’air sombre et secoue la tête. Ils ne vont pas prendre la voiture pour aller ailleurs car ce n’est clairement pas un événement local. C’est une dispute qui dure depuis un moment entre eux, de celle qui a lieu quand ils se retirent dans une des chambres pour une petite sieste ensemble. Cathy essaie de relancer la conversation, publiquement, espérant gagner des voix, et Danny commence à en avoir assez d’elle.

L’un des enfants du groupe semble aussi avoir des difficultés à comprendre la situation. Tammy est appuyé contre sa mère, qui est assise à sa place à la table de la cuisine, et demande, « Quand mes poupées pourront de nouveau aller pique niquer au trou où on nage? » Martha passe son bras autour d’elle et lui fait un petit câlin, comprenant que l’enfant veut décompresser, et fuir la tension qui règne dans la cuisine. « Bientôt, mon cœur, bientôt. »

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Gros Tom revient de la source avec un seau d’eau à la main. Les pompes sont arrêtées, et s’arrêtent sans arrêt du fait du courant qui arrive de façon irrégulière des lignes à haute tension, les commutateurs revenant à leur position à peine le bouton poussé. Gros Tom s’ arrête sur ses pas, sentant un tremblement léger mais continu du sol. Sa femme Martha sort en courant de la maison et se jette dans ses bras, faisant tomber les baquets qui sont à présent sur le sol, clapotant et débordant. Les enfants courent à sa suite, pleurant « Maman, Maman! ». Il y a de la panique dans l’air. Danny et Rouge sortent du coin de la maison, venant du jardin, avec des oignons et des tomates dans les mains pour le gumbo que Martha était en train de préparer. La pâleur du visage de Rouge accentue la nuance rouge de ses cheveux grisonnants. Il dit, « la Lune est en train de bouger! »

Soudain tout ceux qui sont là debout sont projetés sur plusieurs mètres. Gros Tom est projeté vers l’arrière, dérapant sur les fesses, Martha par dessus lui. Tammy s’assoit, regardant son coude écorché qui saigne, secouée douloureusement d’avant en arrière et elle pleure beaucoup. Billy chancèle sur ses jambes, il se tient debout, blême, et il est secoué, les bras tendus de chaque côté, presque écartelé. Gros Tom, roulant pour s’asseoir et mettre sa femme en position confortable à son côté, fronce les sourcils et dit, « Nom de Dieu! » La grange, reposant sur une dalle de béton, a fait une embardée hors de ses fondations et est à moitié sortie sur le champ en pente. La maison s’est fissurée en son milieu, les murs plient sur leur support brisé, mais elle est toujours collée à ses fondations. Cathy émerge de la maison, en hurlant, accompagnée par Jane qui se tient la tête ensanglantée à deux mains.

Une énorme fissure dans la terre commence à fendre le champ sous la grange, s’ouvrant et se refermant tour à tour, avec des embardées de plusieurs mètres et se refermant ensuite très vite. Le ciel s’obscurcit alors que des pierres en guise de grêle commence à saupoudrer le paysage. Le groupe, dans le jardin, réagissant à leurs blessures et au choc, mettent leurs mains au-dessus de leur tête et se fracassent violemment vers l’avant puis l’arrière, ils sont en mal d’abri mais ils ont peur de rentrer dans la maison en train de casser. Des éclairs éclatent sans cesse au-dessus de leur tête, bien qu’il n’y ait pas de pluie, et au loin on entend un son chuintant, alors qu’une couverture de gouttelettes de feu tombe sur des arbres près du ruisseau, les incendiant. Le groupe, conduit par Rouge, se précipite dans le hangar anticyclonique. Rouge dit, « Je savais que cela servirait. »

Cathy est hystérique et ne cesse de hurler sur Danny, « Arrête ça, arrête ça! ». Tout le monde l’ignore. Martha enroule son tablier autour de la tête de Jane, lui expliquant d’une voix calme comment presser « Là, juste là » pour arrêter la blessure du crâne de saigner. Son visage est couvert de sang. Frank dit, d’un ton factuel, « Je crois que j’ai le bras cassé ». On voit son bras pendouiller dans une direction bizarre, le traumatisme de l’instant ayant été si fort qu’il ne l’avait pas remarqué avant d’être en sécurité dans le hangar anticyclonique. Les vents au dehors soufflent encore plus fort, et la porte métallique du hangar, qui est verrouillée, fait de temps en temps un bruit de ferraille avec la force du vent. La seule source de lumière du hangar vient d’une lanterne marchant sur piles.

Big Tom remet en place le bras cassé de Frank, danny tenant Frank par derrière, un de ses bras l’enroulant par devant et l’autre enserrant solidement le bras valide de Frank pour l’empêcher de se tendre de douleur. Big Tom dit, « Maintenant! » et tire, alors que Frank hurle et fait une embardée vers l’arrière en poussant sur ses pieds. Red se tient prêt, avec une attelle fabriquée à l’aide un barreau de chaise, Billy à son coude, essayant de l’aider. Derrière eux se tient un autre drame, tout aussi émouvant, et que personne ne remarque. Tammy est recroquevillée à l’arrière dans un coin de la pièce, serrant contre elle une de ses poupées, le visage figé et sans voix.

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Une heure plus tard, les vents ont cessé de souffler. Rouge jette les verrous tenant la porte du hangar solidement fermée et pousse doucement la porte, l’ouvrant à peine. Gros Tom, hésitant et prudent, sort la tête à l’extérieur, et jette un œil alentour. Tout est calme, seul le paysage fissuré atteste de ce qui s’est passé une heure plus tôt. Il est suivi de près par Billy, avec Rouge et Martha qui surgissent et leur emboîtent le pas, essayant de voir quelque chose. Martha cligne des yeux et a du mal à retenir ses larmes en voyant détruit leur petit monde construit avec tant de peine, tous les bâtiments sont déséquilibrés d’avoir été projetés en l’air, les branches des arbres encore debout sont déchiquetées, et le moulin n’est qu’un enchevêtrement tordu dans le pré au coin de la grange.

Gros Tom dit, « Au moins, nous sommes vivants, » et puis, montrant sa nature pragmatique, « Je vais voir si la pompe marche encore. Nous devons stocker et conserver toute l’eau potable dans le réservoir avant qu’elle ne s’échappe. » Gros Tom traverse un champ de débris réduits en mille morceaux. Rouge se tient debout, la main sur l’épaule de Billy, tous deux sont calmes et silencieux. Martha aussi est figée, la main sur la bouche.

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Si les forces cataclysmiques mettent en pièce les signes extérieurs de civilisation, la nature reste souvent impassible. Si ce n’est une branche d’arbre envoyée à l’occasion dans les hautes herbes, les pâturages gardent la même apparence. Un cheval et sa cavalière émergent du chemin vacher qui chemine à travers bois, en galopant. Netty, les cheveux en bataille comme si elle ne s’était pas peignée depuis des jours, est en fuite. Son jodhpurs couleur crème est noir par endroit, souillé comme ce n’est pas permis, montrant que Netty ne l’a pas quitté depuis des jours. Son visage est gras et poussiéreux, et le cheval est couvert de poussière là où la sueur ne coule pas de ses flancs. Elle ralentit le cheval en parvenant au bosquet d’arbres suivant, se retournant pour regarder par dessus son épaule. Netty voit ce qu’elle craint, qui arrive derrière elle, et parle doucement à son cheval, le arçonnant à nouveau. « Hue. »

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A La ferme, le groupe s’est construit une tente de fortune faite à partir d’une bâche tendue entre les arbres, et lestée par des pierres posées au bas des couvertures qui pendent de cette bâche. Des couchages de paille de toutes sortes ont été mis dans la tente, et une espèce de buanderie a été accrochée sur une autre bâche tendue à côté. La vie continue. Un feu couve entre quelques pierres et une marmite est pendue à un crochet de métal au dessus, du métal pris de l’épave de la grange et réduit en faisceau métallique au dessus du feu. Un ensemble de chaises en bois qu’on a pu sauver de la maison sont placées près d’une table à trois pieds, le quatrième coin étant stabilisé sur un tonneau.

Au loin, on voit arriver Netty, au galop. D’abord seules des volutes de poussières sont visibles, puis la silhouette du cheval et de sa cavalière. La cavalière est dressée sur les étriers, à l’anglaise, penchée au dessus de l’encolure large du cheval bai, pour aider le cheval fatigué à porter sa charge le plus facilement possible. Martha sort de l’endroit où elle lave et épluche carottes et pommes de terre pour sa soupe, observant la course de Netty vers leur campement. Netty met pied à terre avant que le cheval ne s’arrête, passant ses jambes par dessus le cheval et sous son museau, lui signalant ainsi de s’arrêter. Le cheval bai s’arc-boute sur les pattes de devant, son arrière train s’écartant dans un mouvement d’énervement. « Ils arrivent! » Martha, bégayante, dit, « Quququi, qui arrive, » la main sur la gorge.

Gros Tom se précipite, un fusil à la main, et arme celui-ci. Il a un regard sinistre, il est en joue, car il s’est préparé aux intrusions et n’a pas besoin que Netty s’explique. Elle reconnaît un allié en son visage, leurs regards se croisent et elle déclare avec précipitation, « Je suis Netty Finley, la petite fille de Buck Finley. J’étais à Clearwater quand tout est arrivé. » A nouveau entourée d’amis, Netty se laisse aller à montrer la tension vécue ces derniers jours. Gros Tom jette un regard à l’horizon, il scrute, impatient qu’elle s’explique. Netty tremble. « Ils les ont tous tués. Tous. Même le bébé. » Netty a du mal à parler, elle se reprend, mais elle lutte contre l’envie d’éclater en sanglots, qui est là et qui vient. « Je crois qu’ils me suivent. » Gros Tom, croisant son regard, lui fait un rapide signe de la tête et se remet en joue, un silence bien compris s’étant installé entre eux.

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Gros Tom est appuyé contre le tronc d’un gros arbre, son fusil reposant sur une branche basse. On entend au loin le bruit d’une jeep, d’un moteur qui s’emballe et des voix d’hommes jeunes poussant des hululements comme s’ils pourchassaient une proie qu’ils voulaient voir partir. On voit la jeep au toit ouvert qui avance en cahotant le long d’une route sale à travers champ, par le chemin pris par le cheval et sa cavalière, suivant la trace des nuages de poussière vus de loin et des empreintes éventuelles imprimées par les sabots. Gros Tom descend son fusil, et place ses yeux dans le viseur, s’arc-boutant contre le tronc de l’arbre. Un coup retentit et Gros Tom est secoué à cause du recul.

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Rouge a dirigé le groupe vers une citerne où l’eau de source arrive et où la nourriture est placée au frais, sorte de frigo à l’ancienne. Rouge est à la porte, jetant un œil par la fente, le doigt sur la bouche pour leur rappeler à tous de se taire. Rouge a son fusil contre la jambe, celui-ci n’est pas armé, mais il est là au cas où. Il fait le guet pour Gros Tom, en tant que second. Martha a ses deux enfants près d’elle, un sous chaque bras et s’appuyant contre elle. Tout le monde se tait, respirant à peine. Danny a la main posée sur la bouche de son amie hystérique, qui a les yeux grand ouverts plantés dans les siens en continu et sans ciller. Il lui a lié poignets et chevilles et l’a attachée à une chaise, pour ne lui laisser aucune chance. Netty est debout derrière Rouge, guettant derrière son épaule. Frank et Jane sont dans les bras l’un de l’autre, Frank passant les doigts de sa main valide du haut en bas du bras de Jane, alors qu’elle se repose contre son épaule.

On voit au loin Gros Tom qui descend du tertre, à grandes foulées qui ne signifient ni tension ni hâte. Il quitte son chapeau et le secoue en direction de le citerne, signalant que tout va bien. La porte s’ouvre et Rouge apparaît alors que Gros Tom arrive et leur assène, « Ils n’ennuieront plus personne. »

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Derrière ce qui autrefois était la grange, les dames se baignent, et on a tendu un drap entre la cuvette et le campement, pour des raisons d’intimité. Martha, en peignoir, essuie la tête de Tammy, alors que Tammy est debout avec une grande serviette de bain enroulée autour de son tout petit corps. Cathy se plaint que l’eau n’est pas chaude, elle frémit puis marmonne en se baignant rapidement avec un vêtement mouillé et se glisse dans l’une des grandes chemises de laine de son petit ami.

Jane est guérie de sa blessure au crâne, mais a toujours une bandelette de tissu blanc autour de la tête. Elle est joyeuse, ou tout au moins essaie de l’être, racontant des histoires à Tammy sur les femmes pionnières, à quel point elles étaient braves, et les épreuves qu’elles ont supportées. Ce qui est évident, c’est qu’on peut survivre à ces événements. Netty se lave avec plaisir, pour la première fois depuis des jours, se savonnant et se savonnant à nouveau puis se rinçant comme si elle croyait que ce jour ne se reproduirait jamais. Jane continue son monologue. « Elles se lavaient ainsi tout le temps, et en hiver, à côté du feu! Ca ne leur a jamais fait de mal. Ca peut être amusant si tu y penses. »

Les dames prennent tranquillement à pied le chemin du retour vers le campement, en riant et en plaisantant, la tension des quelques jours précédents étant loin maintenant que la menace semble passée. C’est ce que voient Mark et Brian depuis la piste alors qu’ils se donnent de la peine pour arriver au complexe fermier, soulagés de trouver d’autres personnes saines et sauves. Martha se détache du groupe et court vers le campement pour avertir son mari. Tammy réagit à la vue des deux étrangers qui s’approchent en se figeant, regardant fixement dans leur direction. Netty, voyant que Tammy va rester à la traîne, la prend par la main pour l’emmener. Les deux hommes boitent, sont couverts de poussière, et Brian est presque chancelant. Gros Tom fait de grand pas pour se montrer, vers la direction du campement vers lequel les femmes courent maintenant. Il tient son fusil pointé en signe d’avertissement, signifiant clairement que les visiteurs doivent s’arrêter et s’identifier.

Mark est le plus grand et le plus séduisant, presque deux fois la taille du maigre Brian, qui a un visage émacié et des cheveux fins qu’il porte longs. Mark est brun et bronzé, les cheveux courts et une allure de commandeur qu’il tient pour avoir eu des responsabilités. Mark met les mains en l’air, signalant à Big Tom qu’ils ne veulent pas de mal. « Nous ne sommes pas armés. Nous ne voulons aucun mal. Nous cherchons juste un téléphone. » A ce moment, il jette un regard derrière de Big Tom et remarque pour la première fois que les bâtiments fermiers sont dévastés, scrutant le paysage en silence. Il dit, et c’est plus une affirmation qu’une question, « Je ne crois pas que votre ligne fonctionne, pour autant. »

Pas encore rassuré, Big Tom dit, « Mettez les mains sur la tête. Nous avons eu des visiteurs indésirables et je ne prends aucun risque. » Rouge est arrivé derrière Big Tom et lui donne à tenir le second fusil pendant qu’il fouille rapidement les visiteurs, et il fait un signe de tête à Big Tom qu’il n’a pas trouvé d’armes. Big Tom tend à nouveau le fusil d’appoint à Rouge et dit aux deux hommes, « Venez manger un peu de soupe, il semble que vous en ayez besoin. »